La déclaration de Svechla selon laquelle, si le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, venait au Kosovo sans l'autorisation du ministère des Affaires étrangères, il serait arrêté, cela lui crée peut-être un problème au sein de son parti, mais c'est lui qui l'a faite, comme un ministre du gouvernement, place le Kosovo dans une position désavantageuse dans le processus dont le Kosovo peut gagner, mais peut aussi perdre beaucoup. Cela dépend de la sagesse de ceux qui sont au pouvoir
Souvent, les buts contre son camp dans ce championnat d'Europe de football ont été décisifs dans les résultats des matches et dans la qualification des équipes nationales lors du prochain cycle de compétitions. Les buteurs contre son camp au Championnat d’Europe le comprennent dès qu’ils marquent. Le problème est que les buteurs politiques contre leur camp ne s’en rendent pas compte. J'espère que les objectifs des personnalités clés du gouvernement du Kosovo ne seront pas décisifs pour le Kosovo, même si ces objectifs se suivent. Il y en a tellement qu’il est difficile pour un chroniqueur comme moi de choisir sur lequel écrire. Je choisis habituellement un sujet pour mes chroniques, mais cette fois j'écrirai sur deux sujets qui, à mon avis, sont de sérieux objectifs personnels qui nuisent gravement aux intérêts nationaux du Kosovo.
Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, qui est également chef du parti au pouvoir Lëvizjes Vetëvendosje, a décidé que c'était une bonne idée d'apprendre aux électeurs des pays voisins, européens et français, pour qui voter lors de leurs élections .parlementaire. Tout a commencé lorsqu’en 2020, il a invité les Albanais-Américains à voter pour l’actuel président des États-Unis, Joe Biden. Il a donc ouvertement affiché ses préférences pour le prochain président américain, seule superpuissance mondiale. Il a fait quelque chose qu’aucun dirigeant mondial ne ferait, quelles que soient ses préférences personnelles. Il est intervenu dans les élections en Macédoine du Nord, il a dit aux Albanais de Presheva, Medvegja et Bujanovac pour qui voter et pour qui ne pas voter.
En un mot, il a publiquement soutenu, en tant que Premier ministre, ceux pour lesquels il avait une préférence personnelle, ce qu'il n'aurait pas dû faire. Mais cette intervention ne s'est pas arrêtée là. Il a montré aux électeurs européens pour quels partis voter et pour lesquels ne pas voter, et lors des élections françaises actuelles, il s'est ouvertement positionné contre une force politique qui a remporté les élections au Parlement européen et qui est susceptible de remporter les élections parlementaires en France et de former son propre parti. prochain gouvernement.
Un observateur international peut trouver étrange, et peut-être même drôle, l'intervention du premier ministre d'un petit pays, le Kosovo, dans les élections de pays comme les États-Unis et la France. On haussera les sourcils en signe de désapprobation face à de telles intrusions. Albin Kurti peut apparaître aux yeux de certains comme un homme politique frivole, car aucun dirigeant sérieux ne s'immisce dans les processus politiques d'un autre pays, surtout s'il s'agit de superpuissances comme les États-Unis et la France.
La préférence idéologique sur laquelle Albin Kurti soutient cette intervention est préjudiciable aux intérêts du Kosovo, car il intervient à partir de la position du Premier ministre du Kosovo. Il doit choisir lequel il donnera la priorité : être Premier ministre du Kosovo ou leader du LVV, car avec ces interventions il crée des ennemis pour le Kosovo et pas nécessairement pour Vetevendosje.
Le deuxième objectif de son camp est le message du ministre de l'Intérieur, Xelal Svečla, sur les réseaux sociaux selon lequel si le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, vient au Kosovo sans l'autorisation du ministère des Affaires étrangères, il sera arrêté. Il a fait cette déclaration dans le contexte de plusieurs affiches placées dans la municipalité de Mitrovica Nord, avec des photos de Vučić et sur lesquelles il était écrit : « Nous vous attendons, commandant suprême ». Il s'agissait donc d'affiches placées par quelqu'un, et non pas que Vuçiqi ait dit qu'il viendrait au Kosovo sans rien demander à personne. Cette déclaration du ministre Sveçla porte atteinte à la position du Kosovo sur la scène internationale, tout comme les « instructions » du Premier ministre Kurti aux électeurs français lui portent également préjudice.
Premièrement, il ne menace pas d’arrestation le président d’un pays étranger. C'est un scandale en soi. Deuxièmement, cette déclaration suggère que le Kosovo et la Serbie entretiennent des relations anormales et que le Kosovo en est responsable.
Comment le Kosovo peut-il s'engager dans la normalisation des relations avec la Serbie, alors que son ministre de l'Intérieur menace d'arrêter son président ?
Cette déclaration aggrave encore les tensions déjà fortes entre le Kosovo et la Serbie. L'intérêt du Kosovo est de mener à bien ses propres affaires sans susciter de tensions inutiles. Par exemple, la pose d'affiches pourrait être décrite comme une provocation et un appel à la guerre de la part des nationalistes serbes et la responsabilité des tensions devrait leur incomber. La menace contre Vucic était totalement inutile et dépourvue de tact. Sveçla a pu dire que Vuçiqi était le bienvenu au Kosovo avec une invitation officielle des institutions étatiques du Kosovo, dans le cadre de l'amélioration des relations interétatiques entre le Kosovo et la Serbie. Ce seraient les réponses les plus précises à ces plaques. Même leur non-commentaire serait plus précis qu’une telle déclaration.
Les actions en politique étrangère fondées sur des préférences idéologiques ne sont pas inconnues des Albanais. Ils entraînent de graves conséquences depuis plus de 45 ans. Nous avons besoin de bonnes relations avec la France et les États-Unis, même si Le Pen et Trump arrivent au pouvoir. La préférence de Kurti n’a aucune importance pour les intérêts du Kosovo. Qu'il garde pour lui ses préférences personnelles et idéologiques, car son obligation constitutionnelle, en tant que Premier ministre, est de représenter et de protéger les intérêts du Kosovo et non ceux du groupe idéologique auquel il appartient.
Il est probable que la fascination des militants du LVV ait poussé la ministre Sveçla à faire une déclaration imprudente, surtout maintenant que nous entrons dans la période électorale. Peut-être que beaucoup d’entre eux auront applaudi sa déclaration. Il est considéré comme un homme fort qui peut même arrêter Vucic. Mais la réalité de la politique internationale est différente.
La déclaration de Svečla peut lui créer un problème au sein de son parti, mais sa déclaration, en tant que ministre du gouvernement, place le Kosovo dans une position désavantageuse dans le processus, dont le Kosovo peut gagner, mais il peut aussi perdre beaucoup. Cela dépend de la sagesse de ceux qui sont au pouvoir.