L'Union européenne a exhorté lundi la Turquie à respecter les droits des élus et des manifestants pacifiques.
Le porte-parole de la Commission européenne, Guillaume Mercier, a déclaré que la Turquie devait « rester ancrée en Europe » en s'engageant « à respecter les normes et pratiques démocratiques », rapporte l'AP.
« En tant que membre du Conseil de l'Europe et candidat à l'adhésion à l'UE, la Turquie doit défendre les valeurs démocratiques. Ces droits, ceux des élus, ainsi que le droit de manifester pacifiquement, doivent être pleinement respectés », a-t-il déclaré.
Dimanche, un tribunal a officiellement arrêté le maire, Ekrem Imamoglu, et a ordonné sa détention dans l'attente d'un procès pour corruption.
Son interdiction prononcée mercredi a déclenché la plus grande vague de manifestations dans les rues de Turquie depuis plus d'une décennie, renforçant les inquiétudes concernant la démocratie et l'État de droit.
L'emprisonnement du maire est largement perçu comme une manœuvre politique visant à éliminer les adversaires d'Erdogan de la prochaine élection présidentielle, actuellement prévue pour 2028.
Les responsables gouvernementaux nient fermement ces allégations et insistent sur le fait que les tribunaux turcs fonctionnent de manière indépendante.
Imamoglu a été emprisonné, soupçonné d'avoir dirigé une organisation criminelle, accepté des pots-de-vin, extorqué, enregistré illégalement des données personnelles et truqué des appels d'offres, accusations qu'il a niées.
La demande de détention pour des accusations liées au terrorisme a été rejetée, même s'il fait toujours l'objet de poursuites.
