Suppression des visas pour les Serbes du Kosovo

Conseiller de Bislim sur le vote en commission du PE : cela risque de créer un dangereux précédent

Klisman Kadiu, conseiller de Besnik Bislim

Klisman Kadiu, conseiller du vice-Premier ministre Besnik Beslimi, a déclaré que le vote mardi de la commission du Parlement européen pour l'approbation du rapport sur la libéralisation des visas pour les titulaires de passeports serbes vivant sur le territoire du Kosovo, pourrait créer un précédent dangereux pour l'Ukraine ainsi que pour la Géorgie.

Le vote d'aujourd'hui de la commission des libertés civiles et des affaires intérieures du Parlement européen constitue un pas vers la décision de supprimer les visas pour les détenteurs de passeports serbes au Kosovo.

Le conseiller de Bislim a déclaré qu'un scénario similaire s'était produit avec la Russie, mais que les institutions européennes avaient condamné cette action.  

"Cette position risque de créer un dangereux précédent, alors qu'il y a un peu plus d'un an, une tentative similaire de reconnaissance des documents de voyage russes délivrés en Ukraine et en Géorgie a été condamnée et rejetée par les institutions européennes elles-mêmes", a-t-il écrit sur Facebook.

Kadiu a exprimé ses regrets pour le vote d'aujourd'hui qui, selon lui, ne reflète pas "la réalité du droit de voyager sans visa des citoyens de la communauté serbe". Il a ajouté que les citoyens serbes continuent de recevoir des documents du Kosovo et qu'ils suscitent un grand intérêt.

"Nos citoyens de la communauté serbe ne sont pas isolés et ne sont pas non plus la seule communauté à ne pas pouvoir voyager en Europe. Nos citoyens de la communauté serbe continuent de recevoir des documents de notre État et suscitent un grand intérêt, et nous continuons d'appeler les citoyens à les recevoir, afin d'utiliser le droit de libre circulation après la libéralisation des visas pour notre pays. Nous restons prêts et dotés de toutes les capacités nécessaires pour répondre à leurs demandes. Nous réaffirmons que les passeports illégaux délivrés par la Serbie violent la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République du Kosovo et ne peuvent donc pas être reconnus ni constituer un document de voyage valide", a-t-il ajouté.

Comme le dit Kadiu, une telle proposition aurait un impact négatif sur l'intégration de la communauté serbe au Kosovo.

"Le report de cette proposition a un impact négatif sur l'intégration de la communauté serbe au Kosovo, mais aussi sur le processus de dialogue. Depuis le moment où cette proposition a été initiée par la Commission européenne, nous avons continuellement informé toutes les institutions de l'UE des conséquences et des effets négatifs d'une telle décision", a écrit Kadiu.